La société est en pleine mutation, et c'est la musique qui nous le montre

La musique a toujours été le reflet de la société : le mouvement hippie est né d'une jeunesse pleine de rêve qui ne voulait pas de la guerre du Vietnam, qui ne voulait pas suivre la société de consommation grandissante. Le mouvement punk est le résultat lui aussi d'un refus du conformisme et d'une volonté de liberté, le mouvement hip-hop montre une volonté d'émancipation et de considération de la part des minorités américaines.

Conséquence d'un mal-être grandissant, la jeunesse francophone nous fait de plus en plus part de ses sentiments. Même si on a toujours autant d'artistes qui visent à toucher la ménagère de moins de 50 ans qui mate les clips en faisant la cuisine, avec des textes mièvres et sans grand intérêt, de plus en plus d'artistes s'expriment et touchent la jeunesse. C'est un mélange d'espoir et de perdition. Cette jeunesse est lassée de la politique, qui de toute façon fini toujours par lui faire à l'envers, et qui donne l'impression d'alimenter une peur artificielle visant à endormir les esprits.
Dans le discours des "grands" de ce monde, tout est manichéen : on est LGBT ou hétéro, de droite ou de gauche, rebelle ou suiveur, rock ou hip-hop, comme si rien ne pouvait se mélanger. Et à tout vouloir catégoriser, on se retrouve perdu, perdu dans un monde trop communautaire, rempli de groupuscules qui se rejettent les uns les autres.

Et pourtant, une partie de cette jeunesse perdue est en train de saisir sa chance, est en train de mélanger ce qui en théorie n'aurait jamais du l'être. Ce qui ressort d'une partie de la musique aujourd'hui, c'est ça : un mélange de sentiment sur une musique qui crache sur tous les codes.

C'est Thérapie TAXI, dans Salop(e), qui veulent du sexe mais qui ont tellement besoin d'amour.

C'est Eddy de Pretto qui fait la fête sans grande envie.

C'est Gaël Faye qui veut faire sa vie ailleurs et lui trouver un sens.

C'est Lomepal qui se perd dans le Club.

C'est Hoshi qui est incapable de faire le point sur ses sentiments.

C'est Foé qui a le coeur brisé et qui veut juste comprendre pourquoi.

Et tout ça dans le mélange des genres : du rock, du hip-hop, de l'électro, peu importe tant qu'on exprime ce qu'on a sur le cœur. Cette jeunesse n'est pas à l'aise dans ce monde, elle le fera changer. C'est l'arrivée de cette jeunesse qui a besoin de s'évader. Drogue, sexe, alcool, voyage. Peu importe le fond, peu importe la forme, soyez prêts à vous évader avec elle, elle ne vous attendra pas.

La bise à vos oreille,

Psylocke